Tôt au printemps, et même à mi-ombre, se déclenche la floraison exubéramment jouissive de l’amandier nain russe (Prunus tenella), seul amandier rustique jusqu’au nord du Québec. Les amandes, petites et amères mais intensément aromatiques, exigent une grande précaution puisqu’elles contiennent du cyanure. L’amertume déplaisante est salvatrice puisqu’un adulte normal peut difficilement éprouver du plaisir à les déguster et on se réjouit que les enfants passant par là ne risquent pas d’extraire les amandes de leur coque rigide et veloutée. Et pourtant, à travers l’Europe, on décline son arôme d’amande caractéristique dans des pâtisseries modernes et traditionnelles à base de pâte d’amande. Elles ne se servent aucunement en collation comme les amandes de Californie. Les amandes de l’amandier nain russe sont plutôt utilisées comme une épice, telle la cannelle ou la muscade. Alors attention : en les faisant bouillir, on peut détruire plus de 98% du poison. En les faisant rôtir, on le détruit aussi, mais à un taux moindre.
Créez des cocktails au goût d’Amaretto, parfumez un sirop ou un glaçage à gâteaux, de la crème glacée, de la panna cotta. L’amande amère, l’ancêtre de toute amande commerciale est aujourd’hui encore cultivé en Iran, au Maroc, en Espagne et en Italie, mais… soyez prudents! Autofécond.