Le camerisier ‘Yezberry Solo’ (lonicera caerulea) a la particularité remarquée en aménagement comestible d’être autofécond, parfait si vous n’avez qu’une petite place pour lui, mais produira de plus gros fruits plus nombreux en compagnie de ‘Yezberry Sugar Pie‘. Productif, il donne des camerises sont plutôt grosses et délicieuses, avec une pointe d’acidité. Les camerisiers sont les premiers à s’éveiller quand la neige a fondu. Cet arbuste du subarctique global, Amérique du Nord, Europe, Asie, n’a aucun temps à perdre pour profiter des saisons courtes.

Le camerisier ‘Yezberry Solo’ sonne les cloches fleuries pour les bourdons qui ouvrent le bal en blanc crème, puis, dès sa deuxième année, rapidement, donne le coup d’envoi aux cueilleurs de fruits, alors que rougissent les fraises. Il fructifiera pendant plus de 30 ans. Trois fois plus antioxydants que les bleuets, on les appelle baies de longue vie au Japon (Haskap). Parfois reclus dans les tourbières acides, il s’adapte aux sols argileux même détrempés, affectionnant les sols riches et humides couverts d’un paillis organique qui retient l’humidité au moins le temps que les fruits se gonflent de jus.

Beauté allongée crémée d’une pruine cosmétique, la camerise rappelle le bleuet avec sa pulpe fondante contenant quelques grains de la mûre sauvage et l’acidité douce-amère de la rhubarbe et du cassis, bien dosée à maturité. Plus que bienvenue en confitures et autres recettes sucrées, sa saveur complexe prononcée complémente aussi les mets salés. Bleus longtemps avant de mûrir, ils tombent au sol quand c’est le temps d’apporter le panier, ou la toile posée sous l’arbuste qu’on pourra secouer à des fins d’efficacité.

Certains préféreront le couvrir d’un filet car certaines années, les ravages d’oiseaux ont vite fait de le vider. Bien que peu d’insectes s’en mêlent, après la récolte, dès le milieu de l’été, les canicules et la sécheresse peuvent frapper sans l’affecter, comme les maladies foliaires d’ailleurs, quoique les dommages esthétiques peuvent faire arrêter le cœur des jardiniers sensibles qui découvrent des plants tout secs, tout gris… tout nus, puis, surpris, célèbrent la ressuscitation à Pâques au moment de tailler le vieux bois dont les rendements déclinent. Les variétés modernes que nous sélectionnons résistent mieux aux maladies, mais sans garantie.

Camouflez ces petits arbustes derrière des plantes de hauteur similaire et qui décollent tardivement, telles les Échinacées ‘Magnus Supérieur‘ par exemple. Celles-ci ne voleront pas la vedette aux bourdons enjoués, puis prendront le relais paysager au moment où les feuilles ternissent.