Fusion des mots « permanent » et « agriculture », la permaculture vise à harmoniser les activités humaines à un milieu naturel durable. Ses principes mènent à soigner la terre et tous les êtres qui y vivent, pour le plus grand plaisir des gourmands, stimulant au passage l’activité biologique.

Les plantes ont développé, contre les maladies et autres ravageurs, des défenses naturelles qui leur ont permis de survivre à ce jour. Alors pourquoi utiliser aujourd’hui des pesticides et engrais de synthèse avec des conséquences tragiques sur notre santé et celle des animaux, de la terre et de l’eau? Hélas, sans cette protection faunique et microbiologique qui suit l’approche diversifiée, l’agriculture moderne et ses monocultures intensives, est dépendante de ces produits pour lutter contre la nature.

Le plus aberrant, c’est que ces méthodes propulsées par un arsenal de guerre dans une logique de guerre, réussissent à se tailler une place jusque sur le terrain de jeu d’enfants. Il faut dire que les gazons, souvent constitués de graminées à 100 %, encore omniprésents, représentent des monocultures à petite échelle. C’est pourquoi, alors que se poursuit la révolution du comestible en aménagement paysager, la révolution des pelouses écologiques s’organise.

L’évolution du règne végétal en harmonie avec le règne animal se base sur la biodiversité. Voilà ce qui convient à nos jardins. Inspirons-nous des forêts naturelles et autonomes qui se régénèrent, contribuant ainsi à la santé de la planète. Les cueilleurs sauvages, de plus en plus nombreux à reconnaître les trésors de la forêt au-delà du bois machiné, vous le confirmeront : les récoltes peuvent être généreuses alors que pourtant, personne n’a pour tâche d’arroser, de désherber, ou de fertiliser ces paysages magnifiques.

Avec son intelligence et les savoirs ancestraux cumulés, l’humain sait concevoir des milieux abondants et minimiser les interventions requises pour faire de la terre un beau et grand jardin nourricier! Il n’appartient qu’à vous d’y contribuer en créant un contexte favorable à cet équilibre écologique où une faune bénéfique protège vos cultures des ravageurs envahisseurs. Bienvenue aux oiseaux, aux abeilles sauvages, aux libellules et aux coccinelles. En milieu naturel, on apprécie cette faune discrète mais essentielle composée de grenouilles, d’araignées, de couleuvres et de chauve-souris. Cultivons la biodiversité dont nous avons besoin pour vivre ensemble, en paix, heureux et en santé.

Depuis quelques années, le monde a évolué. Paysage gourmand, en tant que pionnier dans le domaine de l’aménagement paysager comestible, a investi énormément en recherche et développement afin d’étendre la diversité de ses plantes en priorisant leurs qualités ornementales et leur résistance aux maladies, à la recherche de ce qui est facile à entretenir, dans une approche toujours gourmande. À sa pépinière biologique, certifiée par Québec vrai, située sur un site pittoresque et précieux de ses écosystèmes, une faune bénéfique l’assiste dans la culture de centaines de variétés de vivaces comestibles qui grandissent et reviennent chaque année. En joignant l’utile à l’agréable, l’aménagement comestible ornemental a pris son envol. De plus en plus de gens voient un intérêt à réduire les espaces gazonnés pour faire place aux végétaux nourriciers. Et les institutions emboîtent le pas.

En décorant vos espaces extérieurs avec le même souci qui vous habite lorsque vous décorez l’intérieur de votre demeure, vous aurez davantage de nature en harmonie avec le style de votre cour, l’architecture de votre terrasse, sans oublier, surtout, la devanture de votre maison.

Végétaliser chez soi, c’est se créer un petit paradis avec son espace d’intimité qui apaise le goût d’évasion. Du rêve à la réalité, on partage avec les autres cette fierté de la beauté récoltée. On substitue quelques déplacements à l’épicerie par d’agréables promenades au jardin, ce qui réduit les émissions de gaz à effet de serre tout en augmentant la souplesse de votre corps. Cela vous offre en plus des occasions de surprise et d’émerveillement.

Si ce n’était de leur prix souvent plus élevé, tout le monde s’arracherait les aliments biologiques… naturellement. Le volet biologique constitue un attrait indéniable de l’autoproduction alimentaire, et une forme de garantie au-delà du certificat, mais en plus de cette promesse d’aliments santé, l’énorme avantage de produire des aliments chez soi réside dans leur fraîcheur. Nombreuses sont les études soulevant l’intérêt de consommer ou de transformer les végétaux dès que possible après la récolte, à leur apogée, car ils sont alors généralement plus nutritifs et plus savoureux.

Le luxe d’avoir accès à une diversité alimentaire incroyable, des saveurs nouvelles, et des variétés de fruits et de légumes complémentaires à celles offertes sur un marché limité par des impératifs de commercialisation et de distribution, représente un avantage indéniablement appréciable. En jardinant chez soi avec des matériaux locaux et écologiques, vous stockez du carbone dans le sol, contribuant à réduire les gaz à effet de serre, tout en produisant des aliments supérieurs en qualité, dont le menu évolue et change de semaine en semaine, de découverte en découverte.

Le jardinage peut s’accomplir sans pression, dans le plaisir et dans la légèreté, tout en recevant une bonne dose de vitamine D. On découvre progressivement de nouveaux aliments et le plaisir de mieux manger en suivant le fil des saisons. Chez l’enfant, le jardinage contribue à son développement, ses cinq sens étant stimulés par l’observation de la faune et de la croissance des plantes, le parfum des fleurs, les textures, les saveurs des gadelles, des framboises et autres petits fruits. Il s’éveille au passage de la terre à l’assiette. Avec l’enfant, on priorise patiemment le plaisir avant le résultat. En laissant le cellulaire et les autres technologies de côté, il garde les pieds sur terre et a la chance de comprendre bien des choses. Un enfant qui fait pousser ses légumes a beaucoup plus de chance de vouloir les manger…

Avec un plan d’aménagement bien construit en lien avec l’environnement, réalisé aussi dans une optique de permaculture, vous arriverez à obtenir les aliments les plus sains, en abondance, et avec un minimum d’efforts. La tentation est forte de réduire votre espace gazon ou de créer une pelouse écologique peu gourmande en eau et en engrais, immunisée contre les vers blancs. En ce qui concerne l’entretien des platebandes, vous désherberez peu ou pas, tout en arrosant et en fertilisant moins ou pas du tout, selon votre type de sol.