Le port dressé du plaqueminier de Virginie (Diospyros virginiana) permet d’exploiter l’axe vertical dans la création de paysages attrayants. Son feuillage comme ciré d’un pigment bleu subtil, vire au jaune doré à l’automne, alors que les fruits orangés dont on ne fait qu’une bouchée s’y superposent, créant une scène des plus lumineuses. Comme des lanternes d’hiver, elles restent accrochées après la chute des feuilles.
L’étymologie grecque, qu’on traduirait par ”nourriture des dieux”, nous annonce un des fruits les plus sucrés. Déshydraté, il vous fera penser à des dattes séchées, aidant à réduire la consommation de sucre raffiné. Vous pourrez même en faire un genre de mélasse. Après quelques gelées, alors qu’on n’attend plus grand chose des jardins, son goût de miel et d’épices fond en bouche comme un caramel mou.
Résistant mieux au froid que toute variété greffée, le plaqueminier de Virginie que nous proposons, semés à Rawdon ce sont acclimatés à leurs premiers hivers lanaudois. Malgré la variabilité de caractères découlant d’un semis, ce choix judicieux vous permet de rêver à ce fruit assurément délectable. Un des rares fruitiers à tolérer les inondations. Mais même en situation rêvée humide et drainée, si vous tentez l’aventure au nord du sud québécois et de sa métropole, il s’agit d’une grosse prise de risque de gel des branches. Cependant, possible consolation : les feuilles riches en vitamine C, utilisées comme le laurier, infusent un arôme boisé, camphré, sucré. Étant donné que la première récolte vient rapidement, nous avons pu déguster dans nos jardins démonstratifs, des fruits d’un arbre qui ne faisait pas plus d’un mètre de hauteur!